Voici le terme qui résume la rencontre du 14 février 2019 entre une trentaine de vos collègues EN GREVE accompagnés de Solidaires, CGT et FO - et votre directeur départemental M Bonnel.

C'est à un directeur complètement rigide, incapable d'apaisement que nous avons eu à faire. Et comble du comble un directeur provocateur qui a vraiment cherché à faire dégénérer la réunion avec des propos inadmissibles.

QUESTIONS DES AGENTS :
Nous avons d'abord demandé ensemble au DDFIP le nombre de suppressions d'emplois prévu pour les 3 années à venir ainsi que des informations sur son projet. Est-ce qu'il demande la fermeture de toutes les trésoreries ? Combien de "back office" propose-t-il pour les remplacer ? A quel endroit ? Quelles trésoreries propose-t-il de maintenir ? Est-ce qu'il a décidé d'inscrire dans son projet un seul SIE départemental ? Les collègues concernés par toute cette casse des Services Publics deviennent quoi ?.... etc... bref, toutes les questions soulevées par la note de la DG de décembre remise aux directeurs départementaux.

REPONSE DU DDFIP :

"je ne peux rien vous dire tant que mon projet ne sera pas validé par la DG, j'ai un devoir de loyauté". 

Mais loyauté envers qui ?- lui ont demandé les grévistes. Vous faites des propositions pour casser notre Service Public, vous décidez dans le plus grand secret d'un projet qui va impacter lourdement l'avenir des C, des B, des A et des A+ et vous appelez cela être loyal ? Vous êtes loyal au gouvernement Macron, pas aux agents qui font notre administration d'Etat. Car en dehors du cadre purement professionnel, c'est bien à la vie personnelle des agents que s'attaque votre projet. Si vous demandez la fermeture de l'immense majorité des trésoreries et des transferts de SIE ou de SIP, des collègues vont forcément être amenés à envisager des déménagements. C'est nos projets de vie que vous remettez en cause, il faut être transparent ! Et vous, vous envoyez ce genre de demande de fermetures à la DG comme si nous n'existions pas, comme si les agents de toutes catégories n'étaient pas des êtres humains ?

INTENABLE !
Cela devient ridicule de ne rien dire alors que la note "secrète" de la DG est connue partout en France depuis début janvier et que l'on voit bien la ligne de casse imposée par Bercy. Les directeurs qui ont lâché le morceau pour leur département ont bâti des scénarios qui reproduisent assez fidèlement cette ligne de démantèlement inadmissible de notre réseau. "Comment pouvez vous dans le dos des agents envisager aussi froidement la chose en vous voilant du drap de la loyauté" ? Ha c'est vrai, il y a un grand débat et il faut faire croire aux citoyens que c'est un grand moment démocratique. Si l'opinion publique savait que le sort des nos implantations DGFIP était déjà réglé, ça pourrait faire mauvais effet... Mais chut... Silence... secret défense...
C'est intenable, ridicule, méprisant et complètement déloyal envers ceux qui font vivre quotidiennement notre Fonction Publique au service de l'Etat dans des conditions déjà très difficiles.

UN DDFIP DIGNE ET PLEIN DE COMPASSION...
Le DDFIP s'en est pris alors à un collègue de Thuir qui avait eu l'outrecuidance de lire et d'éplucher les compte-rendus de la DG relatifs aux groupes de travail nationaux sur les agences comptables. Le DDFIP a ouvertement et agressivement accusé cet agent de créer une panique inadmissible à la trésorerie de Thuir en communiquant sur ces notes, car au final plusieurs collègues (dont celui-ci) ont fait des demandes de mutation... C'est un peu fort ! Ce directeur sème l'angoisse en ne voulant rien communiquer, il a menti ouvertement dans la presse locale en disant qu'il n'avait aucun projet ... et il ose s'en prendre avec véhémence à un agent en grève qui s'inquiète faute de visibilité ? Le DDFIP a déclaré que l'Hopital de Thuir n'était en effet pas du tout concerné par une agence comptable et qu'il était scandaleux de faire peur aux collègues (on rappelle à tous que les agents des trésoreries qui seront concernés par la création d'agences comptables risquent ni plus ni moins un détachement d'office dans la territoriale !). L'agent a pris note de l'info et a ensuite demandé à M Bonnel s'il pouvait s'engager à ce que la trésorerie de Thuir ne ferme pas l'an prochain ou l'année suivante ? Le DDFIP a eu alors l'air malin. Il a été rajouté que c'est bien lui, Directeur, qui par son silence engendrait l'incertitude. Si les collègues de Thuir ont fait une demande de mutation nationale, le DDFIP ne peut s'en prendre qu'à sa propre irresponsabilité et à son mutisme de soumission. Et depuis quand il faudrait la bénédiction d'un directeur pour déposer une mutation nationale ? Le ton employé à l'encontre de ce jeune contrôleur était vraiment indigne d'un directeur.

LA SEULE INFO DU JOUR !
Le DDFIP a ensuite été interpellé sur la fusion des SIP et le projet de Rivesaltes. C'est malheureusement un représentant syndical qui a demandé au DDFIP s'il était vrai qu'il y avait un nouveau projet possible sur St Esteve au lieu de Rivesaltes ? Le DDFIP a confirmé. C'est beau le dialogue social. Sous 4 semaines, nous saurons quelle commune remportera le marché...

ABJECT !
Le directeur visiblement fatigué par les nombreuses interventions des collègues a alors sorti son arme secrète qu'il gardait au chaud depuis le début de la réunion. II a sorti de sa poche le dernier tract départemental Cgt et Solidaires en affirmant que dans la période où des actes antisémites avaient lieu en France, nos propos étaient inadmissibles. Oser dire à des représentants de la Cgt et de Solidaires que nous participions à la montée de l'antisémitisme est quelque chose de grave, d'extrêmement blessant et atteste du niveau très malsain de ce directeur. En effet, lorsque nous disions dans notre dernier communiqué que nombreux furent les agents qui se demandaient s'ils n'allaient pas être gazés par la direction en allant à "l'AG sauvage autorisée", nous pensions évidemment tous aux gaz lacrymos utilisés tous les samedi dans la période de manière ultra répressive contre les manifestants gilets jaunes ! Cette tentative de provocation vraiment dégueulasse de la part du Directeur a failli marcher car la pression est montée d'un coup dans la salle Canigou d'Arago. M Bonnel nous connait bien et sait que nous pouvons avoir le sang chaud dans les PO. Incontestablement il cherchait à ce que ça dérape pour pouvoir ensuite nous traiter d'ultra-violents, de radicalisés et accréditer ainsi ses propos orduriers. C'est la même technique qui est utilisée contre tous les mouvements sociaux. Heureusement les collègues nous connaissent également et notre répulsion face au fascisme n'est certainement pas à démontrer. C'est quoi son problème à M Bonnel ?

Pour Solidaires et la CGT, tout dialogue est définitivement rompu avec ce DDFIP. Ce n'est pas un médiateur qu'il faudrait, c'est un autre directeur !

Nous rappelons que son incompétence à gérer les conflits n'est plus à démontrer. Il est incapable d'apaiser les tensions lors de mouvements sociaux, mettant au contraire toujours de l'huile sur le feu. Ne supportant pas qu'on ne le traite pas en monarque local, entretenant un climat malsain à tous les niveaux, le DDFIP 66 ne peut décidément plus être un interlocuteur crédible et respecté.

Cet épisode lamentable n'enlève rien à la nécessité de transparence sur les projets départementaux.

L'intersyndicale Solidaires et CGT 66