Compte-rendu intersyndical de l'audience ENFIP du 11 octobre 2017

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Suite à nos nombreuses demandes, nous avons enfin été reçus le 11/10/2017 par Monsieur CASABIANCA.

Nous avons répété notre opposition à ce projet de réforme qui va dégrader la qualité et la technicité de la formation notamment à cause de la réduction de la scolarité.

Nous avons abordé les points suivants :

  • le caractère trop généraliste du socle malgré les quelques aménagements annoncés dans les GT mais qui ne bouleversent pas l'esprit de celui-ci.
  • la réduction de la scolarité qui passe de 18 à 12 mois. Rappelons qu' avant la fusion nous étions à 2 fois 18 mois ( Ex Ent et ex ENI), puis actuellement 18 mois (formation fusionnée) et demain 12 mois affichés (formation de demain). En effet, le stage probatoire n'est prévu que pour atteindre la durée statutaire d' une formation obligatoire de 12 mois.

Qui de l'ENFIP ou de nous inflige une raclée aux volumes horaires ?

A l'issue des scolarités fusionnées, il est toujours complexe de comprendre, d'apprendre et d'appliquer.

Concernant la scolarité de demain, nous avons donc dénoncé des blocs fonctionnels réduits à 4 mois qui n'ajouteront que des difficultés : densité, temps d'assimilation…..

Concernant le stage probatoire nous avons réitéré notre opposition. En effet, le stagiaire passe déjà le concours, le contrôle continu, pourquoi rajouter une évaluation supplémentaire ?

Méthodes de mise en œuvre de la réforme :

Nous avons dénoncé l'absence de cohésion entre les GT, le chevauchement des thématiques, ce qui démontre une absence de vision globale et l'aspect pédagogique complètement occulté.

L' « annonce » cachée de la disparition des groupes pédagogiques tels qu'ils existent et la création de groupes matières multi établissements nous interrogent. Comment le travail sera-t-il organisé ? Comment sera géré le lien hiérarchique avec un responsable pédagogique éloigné physiquement ?

L'impact de cette réorganisation entraînant une utilisation différente de l'outil SCENARI va morceler le travail par manque de vision d'ensemble plutôt que de le mutualiser comme souhaité.

Voici les quelques réponses apportées par l'ENFIP :

  • concernant le socle : des films de 3 à 4 minutes sous forme d'interviews seront mis à disposition des stagiaires et des futurs candidats aux concours pour présenter les différents métiers de la DGFIP.
  • sur les blocs fonctionnels : il ne faut pas comparer avec la scolarité actuelle car on passe par une approche des compétences. Il faudra veiller à ce que ce soit moins dense. En effet, s'il manque des acquis, la formation pratique probatoire y palliera ainsi que le passeport formation ! 

Le Directeur Général sera impliqué dans cette réforme, il va faire de la mise à jour des bases écoles une priorité.

Concernant le stage probatoire : il permettra deux choses :

  1.  de s'assurer que le stagiaire a le comportement attendu de la DGFIP,
  2.  de valider les connaissances requises (applicatifs entre autre). Mais c'est un chantier restant à ouvrir, un groupe de travail sera mis en place.

Sur les groupes de travail : un site « en phase de construction  devra être ouvert  le plus rapidement possible », permettant à l'ensemble des chargés d'enseignements de suivre les avancées des travaux .

D'autre part, les remontées des pilotes des groupes de travail, indiquent qu'une grande majorité des chargés d'enseignements sont satisfaits à tel point qu'ils souhaitent d'ores et déjà être associés à l'écriture.

Soyons rassurés tous les moyens humains ont été mis en place pour piloter cette réforme. En effet, une AFIP à temps plein est chargée de conduire la réforme et ouvrir un site dédié aux GT.

Conclusion de l'ENFIP : aucune marge de manœuvre n'est possible, la réforme sera mise en place en septembre 2018. Nous allons y arriver car les enseignants savent faire et la solution est la co-construction FI/FC multi établissements.

Constat de l'intersyndicale : depuis le début nous travaillons pour avoir une formation de haut niveau en demandant un renforcement de la qualité et technicité qui passent par un étalement des discussions et des calendriers des travaux.

Nous n'avons pas été entendus, de ce fait nous avons lu au CTL du 12 octobre la motion suivante avant de quitter la salle :

MOTION DE L'INTERSYNDICALE

Monsieur le Président,

Il est regrettable de constater que l'ENFIP et la Direction Générale ne sachent pas tirer les leçons de leurs erreurs et qu'une fois de plus, une réforme menée avec obstination et aveuglement va conduire à une perte de technicité et de qualité. De même, là encore la réforme est menée par des personnes qui ne seront pas là ou plus là pour les assumer....Il en est de même pour le pilotage.
Bien évidemment, il est regrettable que ce que nous annonçons aujourd'hui ne se vérifiera que dans quelques années.
Ce n'est pas être pessimiste que de faire preuve de réalisme mais c'est bien faire preuve d'une naïveté totale de croire qu'une réforme sera bénéfique simplement parce qu'on se le répète chaque matin. Il ne faudrait pas confondre la méthode coué et la politique de l'autruche.

Compte tenu de la non prise en compte de nos arguments lors des Gt nationaux, des bilatérales et de l'audience d'hier organisée à la demande de l'intersyndicale, et de la présentation idyllique et dogmatique de cette réforme, nous ne siégeons pas au présent CTL.

Colonne de droite publique: