Ces deux structures de service publique, le SGC de Moulins et la trésorerie Hospitalière départementale de Montluçon sont issues de la restructuration du réseau de l’Allier, en application de la création par le gouvernement d’un Nouveau Réseau de Proximité (dit NRP).

Malgré l’opposition de nombreux élus à la disparition des trésoreries, malgré les manifestations des syndicats dans tout le département, cette réforme a tout de même été mise en place en dépit de la crise COVID, sans effet d’annonce, et les fermetures de trésoreries se sont enchaînées les unes après les autres.

C’est ainsi que la trésorerie hospitalière départementale a été crée en 2022 à Montluçon, qui gère maintenant tous les Centres hospitaliers départementaux et qui est désormais le seul site existant dans le département pour les démarches des usagers en lien avec leurs factures de soins hospitaliers.

De même, à Moulins, on a créé en 2020 un « service de gestion comptable » à partir de la trésorerie existante.
Ce centre doit à présent assumer la gestion de 300 collectivités à lui tout seul, alors qu’auparavant, cette gestion était répartie sur les trésoreries de Lurcy Levis, Dompierre, Le Montet, Varennes, et Bourbon l’Archambault… Toutes fermées.

Ces deux structures rendent des missions de service public très importantes.

La gestion des hôpitaux par une trésorerie hospitalière, ce n’est pas seulement encaisser des recettes et payer des fournisseurs. C’est aussi gérer le budget, les dotations de fonctionnement, les emprunts, les marchés publics contractés avec les fournisseurs et les entreprises, les mutuelles, effectuer les opérations complexes de fin d’exercice.
Il faut aussi virer les paies du personnel en temps et en heures, de même que les charges sociales ( il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton, il y a un travail de vérification en amont, on doit tenir compte des primes, des astreintes, avec un travail de veille juridique sur les textes réglementaires qui entraîne des ajustements comptables).

La trésorerie hospitalière gère aussi les EHPAD. Lorsqu’il y avait encore un réseau dense de trésoreries, la proximité entre le comptable et la direction de l’EHPAD permettait de connaître la situation financière des résidents et de suivre leurs dossiers avec précision ( respect pour eux et pour la famille). En effet, les dossiers des hébergés sont difficiles et longs à gérer, entre ceux qui sont sous tutelle, ceux qui sont en attente d’aide sociale, ceux qui manquent de ressources pour finir leurs jours. Les versements du conseil départemental à identifier, la famille qui attend le remboursement de la caution suite au décès etc..

La trésorerie rend une importante mission de service publique à destination des personnels des centres hospitaliers, des EPHAD, à leurs résidents, aux personnes hospitalisées, aux familles, aux fournisseurs.

De même, la gestion comptable des collectivités locales par un SGC ne consiste pas seulement à encaisser le paiement des factures d’eau ou de cantine scolaire.

Il gère les budgets, les dotations de fonctionnement, les emprunts, le paiement des factures, ainsi que la paye de tous les employés municipaux, tout en s’assurant de la qualité comptable des budgets des communes, des syndicats d’eau, des communautés de communes.

Le SGC assure également le suivi et le contrôle des régies municipales, en bref son activité est en lien direct avec les citoyens et touche tout ce qui concerne leur quotidien.

Seulement, aujourd’hui ces services n’arrivent plus à effectuer correctement leurs mission, plus rien n’est à jour tant la charge de travail est importante.

En effet, la réforme et les restructuration se sont faits sans création d’emplois supplémentaires. Pire encore, les départs en retraite n’ont pas été remplacés, de même que les ruptures conventionnelles de contrat.
Désormais en sous-effectifs, SGC et trésorerie hospitalière font face à un épuisement physique et psychologique de tout le personnel.

Les cadres craquent, les arrêts maladies se multiplient, les agents ne supportent plus de ne pas pouvoir rendre une mission de service public de qualité, ils n’en finissent pas de faire des heures supplémentaires non rémunérées, difficilement récupérables.

Les usagers, quant à eux, ne trouvent plus d’interlocuteurs, sauf pour ceux qui ont la chance d’habiter à côté des structures restantes.

Tant pis pour les habitants de St germain des fossés, de Cérilly, du Mayet-de-Montagne de Bellerive, de Hérisson, d’Huriel et bientôt, à l’horizon 2023 de St Pourçain et de Lapalisse.