Après le vent de la supposée « grande démission »1, c’est désormais celui de la semaine de quatre jours qui souffle en Europe, vue comme une réponse à la perte de sens généralisée au travail.

Ces dernières semaines, non sans lien avec la réforme des retraites, la majorité gouvernementale et les médias qui la soutiennent ont largement relayé l’idée selon laquelle les français∙es ne travailleraient pas assez, causant le déséquilibre du système.

Comme depuis le début de l’envolée des prix mi-2021, le gouvernement continue de promettre le reflux prochain de l’inflation, annonçant actuellement un redoux à partir du second semestre. D’abord, les précédents redoux annoncés n’ont pas eu lieu.

Comme nous l’avions souligné dans un article de la Lettre éco n 60 de novembre/décembre 2022, le déficit commercial a battu chaque mois un nouveau record sur ces derniers mois. Ainsi, sans surprise, le solde commercial de l’année 2022 est, de loin, à son plus bas niveau historique.

En plein débat sur les retraites et en particulier sur le recul de l’âge légal de départ, il est plus que nécessaire de rappeler combien les employeurs sont réticents à embaucher des séniors, mais plus encore, à les garder dans leurs rangs.

Depuis quelques semaines, la majorité présidentielle mène une offensive sur le thème de l’emploi en multipliant les annonces glorifiant les résultats de la politique économique menée.

La bataille des retraites en cours aurait presque tendance à faire oublier une autre urgence qui couve : la question des salaires. En effet, l’Insee est catégorique : l’inflation ne ralentit pas et atteint +6% entre janvier 2022 et janvier 2023.

La présidente de France Assureurs (La Fédération Française de l’assurance) a révélé il y a peu que les catastrophes climatiques avait couté en 2022 10 milliards d’euros, un chiffre bien plus élevé que sur la période 2017-2021, et un record depuis 1999.

Le gouvernement ne sait plus comment justifier une énième réforme des retraites, et les arguments avancés changent au gré des circonstances.

Le gouvernement a décrété de faire passer en force sa contre-réforme des retraites. Le front syndical uni (une première depuis douze ans!) que nous lui opposons, est bien décidé à ne pas laisser faire. C’est un levier important pour élargir la mobilisation et une chance!

Les intentions du gouvernement sont claires : dégrader le système de retraites pour faire des économies. Pour justifier cette position, le gouvernement tente de faire croire que le système court à sa perte sans réforme.

Sorte de préalable à l’examen parlementaire du texte, le projet de loi relatif à la réforme des retraites était présenté aujourd’hui en conseil des ministres, accompagné d’une « étude d’impact » censé décrire ses principaux effets.

Après 70 milliards d’euros versés aux actionnaires en 2021 par les entreprises du CAC 40, la barre des 80 milliards est dépassée cette année comme le rappelle la Lettre Vernimmen. En pleine crise inflationniste, l’outrance n’a aucune limite.

Les luttes pour des augmentations de salaires se multiplient dans tous les secteurs, et nombre d’entre elles sont victorieuses, tant dans l’énergie que dans l’agroalimentaire ou la chimie.

Le niveau élevé de l’inflation exacerbe le conflit entre le capital et le travail.

L’Insee a publié ce mardi 22 novembre son rapport sur le portrait social 2022.

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