Mémo Sécu n°16 : Le travail : quête de sens ?

Version imprimableversion PDF

Il est toujours compliqué de présenter une analyse du travail et du sens de celui-ci. Plusieurs conceptions du travail s’opposent, plusieurs idées du sens de celui-ci. Pourquoi évoquer un sujet si complexe : simplement parce que cette perte de sens impacte directement la santé des travailleurs·ses.

En s’accordant avec les positions défendues par la CGT selon laquelle le.la travailleur.se est l’expert.e de son travail, ce nouveau Mémo Sécu se propose d’envisager la perte de sens du travail comme à la fois :

• La perte du sentiment d’être utile ;
• L’absence de cohérence entre les valeurs professionnelles, morales et le travail ;
• L’absence de capacités transformatrices du travail pour l’individu.

Concrètement, le travail dans le capitalisme est-il une simple aliénation, auquel cas la liberté est à chercher en dehors de celui-ci, ou alors existe-t-il une liberté atteignable dans le travail sous ces conditions ?

Il ne s’agit pas d’une question simplement théorique mais une réalité pour toutes et tous. Aujourd’hui de très nombreux travailleurs et travailleuses choisissent de quitter leur travail parce que celui-ci n’a plus aucun sens : pour Thomas Coutrot et Coralie Perez, deux économistes spécialistes de la question, le risque de départ « volontaire » augmente de 30% lorsqu’il y a perte de sens au travail. Et lorsque le départ est empêché, la perte de sens du travail peut être associée à une forte hausse de l’absentéisme pour maladie.

Pour la DARES, on est bien loin d’une épidémie de flemme que les prises de positions du gouvernement pourraient nous laisser imaginer, la grande majorité de démissionnaires de CDI au second semestre 2021 sont en emploi dans les 6 mois qui suivent. Les travailleur.ses cherchent simplement à quitter des conditions de travail qui dégradent leur santé.