Mémo Sécu n°22 : Espérance de vie en France : De quoi parle t on ?

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Largement mobilisé dans le débat public, la notion d’espérance de vie en bonne santé n’est pourtant pas évidente à comprendre précisément. De quoi parle-t-on lorsque l’on parle de bonne santé ? Pour être rigoureux, il faut privilégier les notions d’espérance de vie sans incapacité et d’espérance de vie sans incapacité forte qui renvoient à des données et des méthodes de mesure bien précises.

Les débats sur la fin de vie, ne doivent pas occulter que l’enjeu central est avant tout l’amélioration de la santé des travailleur.ses et surtout la possibilité pour toutes et tous de vivre et de vieillir en bonne santé. Aujourd’hui, la classe sociale détermine largement l’espérance de vie, sans incapacité ou non. Il ne faudrait pas que les intentions du gouvernement sur l’aide active à mourir pour les personnes qui en font la demande en fasse un outil pour fuir des situations de souffrances issues d’une mauvaise prise en charge, de conditions de travail et de vie qui auraient pu être évitées par des politiques de santé publiques plus égalitaires et centrées sur les besoins.

Pour évaluer l’espérance de vie, il existe différents types d’indicateurs permettant de la mesurer sur la base de plusieurs références temporelles. On peut par exemple calculer l’espérance de vie à la naissance, l’espérance de vie à 35 ans ou l’espérance de vie à 65 ans sur des bases très distinctes donc.

La Directions de la Recherches des Etudes et de l’Evaluation Statistique (DREES) a chiffré en décembre 2023 les dernières évolutions de ces indicateurs. Fait marquant, entre 2021 et 2022, l’espérance de vie sans incapacité à partir de 65 ans baisse et revient au niveau de 2020 sans pour autant que l’on puisse faire le constat d’un renversement de tendance.