Lettre éco n 59 : Salaire et reconnaissance du travail : amplifions la mobilisation !

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Initié en septembre, le mouvement social s’amplifie. Le mot d’ordre est clair : des augmentations de salaire immédiates et générales, pour toutes et tous. Les raisons de se mobiliser sur cette thématique ne manquent pas.

C’est d’abord une nécessité pour les salarié·es, alors que l’inflation s’établit toujours autour de 6 % sur un an, et que l’énergie et la nourriture (deux postes incompressibles de dépense) sont particulièrement touchées.

Tou·tes les salarié·es qui n’auront pas eu d’augmentation – soit la quasitotalité du monde du travail – perdront du pouvoir d’achat. C’est ensuite une question de répartition des richesses et de conflit entre le travail et le capital. Car de l’autre côté de la barrière, le temps n’est pas à la sobriété. Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, s’est augmenté de 52 % il y a quelques semaines (de quoi se mettre à l’abri face à l’inflation).

Les versements aux actionnaires ont battu un record en 2021, et en battront sans doute un autre en 2022.

C’est enfin un enjeu de reconnaissance du travail. Rappelons que le salaire moyen des 4,6 millions de travailleur·ses de la « deuxième ligne » (aides à domicile, aides soignant·es, chauffeur·ses de bus, agent·es de caisse, etc.) est de 996 € par mois, soit en dessous du seuil de pauvreté. Voilà la réalité du travail aujourd’hui : sousrémunéré, sous-considéré. Se battre pour les salaires, c’est aussi se battre pour la reconnaissance de la place du travail dans la société.

Ajoutons à ce tableau la question du sens du travail, qui monte dans toutes les entreprises et tous les services, des ouvrier·es aux cadres.

Combien de salarié·es ne savent plus pour quoi ils et elles travaillent ? Pour qui ? Avec quel objectif ? Bien sûr, la lame de fond de la crise climatique qui ne cesse de s’amplifier donne un écho fort à ces interrogations. Il faut prendre ce sujet au sérieux – ce que fait la CGT.

Au total, se battre pour les salaires c’est, bien sûr, se battre pour l’amélioration de nos conditions de vie immédiates, mais c’est aussi lutter contre la folie du capital et de ses détenteur·ices qui se gavent, contre ses défenseur·ses gouvernementaux·ales qui les protègent et n’ont pour projet que l’accélération vers la catastrophe en pressurisant encore un peu plus le monde du travail. La multiplication des grèves, des luttes et des mobilisations marque l’approfondissement du bras de fer qui oppose le monde du travail au patronat et au gouvernement.

Nous irons gagner, par la lutte, ces hausses de salaires pour toutes et tous, et nous gagnerons la reconnaissance qui est due à chaque travailleur·se. La détermination de la CGT est sans faille ; amplifions la mobilisation !